Quelques faits concernant le lait

La souffrance animale

Depuis quelques décennies déjà, on entretient cette image idyllique des petites vaches heureuses dans leur pré, qui « donnent » du lait comme un arbre « donne » des pommes. La réalité est cependant beaucoup moins charmante.

Les vaches à lait sont inséminées artificiellement chaque année, afin de stimuler leur production de lait. Tout comme les femmes produisent du lait maternel après un accouchement, les vaches se mettent à produire du lait après le vêlage. Une vache ne « donne » donc pas du lait juste comme ça, mais elle en produit pour son petit veau.

Les veaux ne peuvent toutefois plus recevoir ce lait de leur mère, car ils sont séparés presque immédiatement après la naissance. Cette séparation est traumatisante pour le petit et sa mère. Les vaches ont un instinct maternel très puissant. La mère peut partir à la recherche de son petit de manière frénétique et paniquée, et mugir désespérément pendant plusieurs jours. Le veau nouveau-né est isolé et passe les premiers jours de sa vie séparé de sa mère dans un enclos à veaux. Moins de trois mois après la mise-bas, les vaches subiront une insémination artificielle systématique.

La vie d’une vache consistera donc en une succession de gestations, de mises-bas suivies de l’enlèvement de ses petits. Un cycle infernal.

Les veaux mâles seront engraissés et abattus pour la viande de veau, lorsqu’ils auront à peine 7 à 12 mois. Les veaux femelles connaîtront un triste sort identique à celui de leur mère.

Lorsque les vaches laitières belges auront littéralement été « vidées de leur lait » après six ans de bons et loyaux services, elles seront remerciées avec un aller-simple à l’abattoir.

Est-ce que le lait est mortel ? Oui, littéralement.

petit veau et sa mère
un petit veau est séparé de sa mère

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*Ici se trouvait une affiche éducative du VLAM, si éducative qu’il nous a été demandé de l’enlever.

La souffrance ne s’arrête pas là.

Ces dix dernières années, les vaches laitières ont été sélectionnées génétiquement pour présenter un grave handicap physique : la taille imposante de leur pis permet une production de vingt litres de lait par jour. C’est plus du double qu’il y a cent ans. Cette production importante de lait est extrêmement éreintante.

À cause de cette production infernale de lait et de l’insémination artificielle chaque année, les vaches à lait sont très sensibles aux maladies. Selon les chercheurs de l’université de Gand, la moitié des vaches laitières souffrent d’une mastite (inflammation des mamelles) dans l’année, et 88% des vaches subissent une blessure du pied et une sur quatre est boiteuse.

Environnement

Il ressort de différentes études à grande échelle que le lait de vache serait plus défavorable pour l’environnement que le lait de soja, par exemple. La production d’un litre de lait de vache provoque trois fois plus d’émissions de gaz à effet de serre qu’un litre de lait de soja ! L’impact environnemental d’autres substituts de lait, comme le lait de riz, d’avoine, de coco et de noisette, est également très faible et comparable à celui de soja.

Les produits laitiers ont un impact élevé sur le climat.

environnement forêt à feuilles persistantes
pain avocat

Santé : les produits laitiers sont totalement inutiles

Les campagnes publicitaires pour les produits laitiers nous ont laissé croire à tort que le lait était un élément essentiel d’un régime alimentaire équilibré. En réalité, le lait ne contient aucun nutriment qu’il est impossible à trouver dans les autres aliments. Il n’est d’ailleurs pas nécessaire de consommer du lait pour avoir des os solides.

Les noix et les légumes verts à feuilles sombres offrent par exemple une bonne source de calcium. La plupart des laits de soja que l’on peut trouver en magasin contiennent autant de calcium, vitamine D et B12 que le lait de vache.

Aussi, trouver des sources de protéines en-dehors des produits laitiers n’est pas un problème. Les sportifs sont de plus en plus nombreux à augmenter leur masse musculaire ou à livrer des prestations de haut niveau sans produits laitiers. Il suffit de regarder Novak Djokovic, Serena Williams et Lewis Hamilton.

Une alimentation saine, savoureuse et complète est donc possible sans les produits laitiers.

Essayez les délicieuses alternatives !

Choisissez pour cela les alternatives aux produits laitiers attrayantes comme du beurre végétal à tartiner, les yaourts de soja, de la glace de coco, du lait de riz ou d’avoine. De nos jours, on peut les trouver dans tous les supermarchés et ils jouissent d’une véritable popularité ! Vous les achetez d’ailleurs probablement déjà régulièrement.

Faites par exemple un essai en remplaçant la crème d’origine animale par de la crème de soja, et faites-vous plaisir avec un délicieux cake au beurre végétal. Vous serez surpris de découvrir à quel point c’est savoureux !

recette végétalienne cheesecake au citron et spéculoos

Recette : cheesecake au citron et spéculoos

Avec ce délicieux gâteau au fromage sans fromage, vous allez marquer les esprits ! Par-dessus tout, ce gâteau est extrêmement simple à réaliser et tous les aliments sont disponibles en supermarché. Vous l’avez déjà essayé ? Faites-le nous savoir, nous aimerions connaître votre avis !

Et qu’en est-il des agriculteurs ?

Par cette action, nous voulons tout sauf viser les exploitants agricoles individuels, mais nous souhaitons dénoncer la consommation globale des produits laitiers. Les agriculteurs qui font de l’élevage doivent être aidés dans les démarches de reconversion vers des alternatives sans animaux, et respectueuses de l’environnement. Il incombe au gouvernement de les soutenir dans cette transition. Nombre d’entre eux ont fait des investissements importants durant la dernière décennie, et ceux qui ont pourvu à notre subsistance et qui nous nourrissent encore aujourd’hui ne peuvent évidemment pas rester sur le carreau.

Sources :

Daros, R.R., Cost, J.H.C., von Keyserlingk, M.A.G., Hötzel, M.J., and Weary, D.M. (2014). Separation from the Dam Causes Negative Judgement Bias in Dairy Calves. PLoS ONE 9(5): e98429.

http://journals.plos.org/plosone/article/authors?id=10.1371/journal.pone.0098429 

Webster J, 2013, ‘Animal Husbandry Regained: The Place of Farm Animals in Sustainable Agriculture’

https://www.dgz.be/project/klinische-mastitis-op-vlaamse-melkveebedrijven

http://lib.ugent.be/fulltxt/RUG01/002/165/520/RUG01-002165520_2014_0001_AC.pdf

M-team Ugent (2013). Klinische mastitis op Vlaamse melkveebedrijven. M-news, September 2013.

https://www.vlaanderen.be/publicaties/melkvee-en-klauwgezondheid

https://melkveebedrijf.be/wp-content/uploads/sites/3/2017/10/KLAUWGEZONDHEID-IN-VLAANDEREN.pdf

 http://www.buitenpraktijk.ugent.be/v2/singlepages/artikelenarchief/artikelenrund/klauwproblemen.pdf 

 Poore J. & Nemecek T. (2018). Reducing food’s environmental impacts through producers and consumers. Science 360(6392):987-992.

Mekonnen M.M. & Hoekstra A.Y. (2011). The green, blue and grey water footprint of crops and derived crop products, Hydrology and Earth System Sciences, 15(5): 1577-1600.

Mekonnen M.M. & Hoekstra A.Y. (2012). A global assessment of the water footprint of farm animal products, Ecosystems, 15(3): 401–415.

CE Delft (2011). Life Cycle Impacts of Protein- rich Foods for Superwijzer. Delft.

Blonk Consultants (2011). Milieuanalyse van dranken in Nederland. Blonk Milieu Advies, Gouda.